La loi de Brandolini

La loi de Brandolini

Baratins et racontards, souvent alarmistes et complotistes, ont le vent en poupe sur les médias sociaux qui diffusent avec d'autant plus de puissance les informations si celles-ci sont choquantes ou vont à contre-courant des conventions.

C'est ce qu'on appelle le "scoopisme", propension à propager un scoop, c'est-à-dire du neuf, de l'inattendu, du spectaculaire ! Car celui qui relève, diffuse ou amplifie la nouvelle extraordinaire gagne aussi à être connu !

 

A ce sujet, un principe est formulé publiquement pour la première fois en janvier 2013 par le programmeur italien Alberto Brandolini sous le titre Bullshit asymmetry principle. On parle de la loi de Brandolini ou le principe d'asymétrie des baratins.

En voici le contenu : « la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire ». Brandolini critique ainsi la technique de propagande qui consiste à diffuser de l'infox en masse, afin d'exploiter la crédulité d'un certain public en faisant appel à son système de pensée rapide, instinctif et émotionnel. On distingue trois types d’asymétrie :

1- Asymétrie de l'impact : la diffusion assure au baratin un impact bien plus élevé que tous les désamorçages qui peuvent suivre,

2- Asymétrie de la pensée : la trace laissée dans la mémoire par le baratin est bien plus profonde que toutes informations qui viendront ensuite le démentir,

3- Asymétrie de la représentation : celui qui propage du baratin est admiré, tandis que celui qui tente de ramener à la raison, est un rabat-joie, un tâcheron laborieux qui ne comprend rien à la puissance de l'info.

Pour le dire simplement : s'il est facile de créer une fausse information, sur le fond et la forme, en quelques minutes, il faudra probablement plusieurs heures pour démonter chaque point et montrer ainsi la fausseté de l'ensemble.

La loi de Brandolini est également une technique de débat qui consiste à noyer son adversaire sous un déluge d’arguments inconsistants.

Ce phénomène de sensationnalisme touche notamment la communauté scientifique qui n'a pas les moyens de combattre tous « les mensonges et les inexactitudes » diffusées sur le web. Pourtant, comme le rappelle Phil Williamson dans un article publié dans la revue Nature en décembre 2016, cela ne doit pas décourager les scientifiques de démonter, un par un et avec une infinie patience, les affirmations sans preuves, les racontards grotesques, les prétentions pseudoscientifiques. A bon entendeur !

En conclusion, il en ressort malheureusement que la désinformation a un avantage important sur la vérité, car rétablir la vérité est particulièrement coûteux en temps et en énergie.

Ce principe est l'une des raisons pour lesquelles dans le domaine juridique il ne faut pas renverser la charge de la preuve. En science et en droit, notamment, la charge de la preuve revient toujours à celui qui affirme, sinon n'importe qui peut affirmer n'importe quoi sans la moindre preuve.

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