C’est quand tout va bien que l’on se sent ambitieux. En effet, dans les contextes de stabilité macroéconomique, les banques, les ménages et les entreprises prennent davantage de risques financiers. Ainsi s’exprime le fameux "paradoxe de la tranquillité" qui est au cœur des travaux menés par l’économiste Hyman Minsky dans les années 1980 sur l’instabilité financière.
Ce paradoxe a été vérifié plusieurs fois dans l’histoire économique. Il permet notamment d’expliquer la crise de 2007-2008 qui a frappé les Etats-Unis et les pays Européens.
Décrivons plus en détail ce paradoxe :
Dans un contexte de stabilité, les investisseurs sont confiants en l’avenir, ils anticipent des profits élevés tirés des futures innovations issues de nouvelles technologies prometteuses. Les banques aussi accordent alors facilement des crédits sans trop s’inquiéter des risques de défaut des emprunteurs. La confiance engendre l’endettement, puis le surendettement et la prise de risques excessifs.
Mais cette confiance ne dure pas car l’inflation se développe, portée par une demande, toujours plus solvabilisée, qui ne cesse d’augmenter. Bien sûr, la Banque centrale veille… et durcit sa politique monétaire. La hausse des taux d’intérêt fragilise la situation des emprunteurs et les charges d’intérêt deviennent plus difficiles à assurer. Il faut alors vendre des actifs réels et financiers pour se désendetter. C’est le « moment de Minsky » c’est à dire la fin de la « tranquillité ».
Une spirale infernale s’enclenche alors : la vente des actifs fait baisser leurs prix. Plus les actifs sont bradés, plus la dette pèse lourd dans l’économie. C’est la déflation par la dette. Les marchés s’effondrent. La défiance est là. Seule solution pour sortir de cet engrenage : l’intervention de la Banque centrale comme prêteur de dernier ressort, pour alimenter les marchés en liquidités et enrayer la déflation. On retrouve la crise de 2008.
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