La loi de Miller

La loi de Miller

Dans un article de 1956, George Armitage Miller, du département de psychologie de l’université de Princeton, pionnier de la psychologie cognitive, expliquait que la mémoire à court terme d’un humain ne peut mémoriser que 7 éléments, plus ou moins deux (donc de 5 à 9 éléments).

Pour la petite histoire : Georges A. Miller n’a pas fait de mystère sur la hantise qu’il avait pour le nombre entier 7. Il le signifia dans son article « The Magical Number Seven, que le nombre entier 7 le persécutait. Et que pendant 7 ans, ce nombre l’a suivi dans ses données les plus privées.

 

 

D’après des travaux plus récents, on serait plutôt sur 3 ou 4 éléments nouveaux mémorisables à court terme.

Il s’agit bien ici d’une loi, à savoir qu’elle se vérifie mais ne peut se démontrer, tout comme l’est la loi de Pareto ou loi des 20/80 par exemple. Plusieurs scientifiques ont travaillé pour faire une démonstration claire de cette loi ; sans succès.

Vous pouvez très facilement faire l’exercice vous-même :

Prenez une liste de 21 mots. Lisez-les et essayez d’en mémoriser le plus grand nombre possible. Laissez-vous 30 secondes et une fois que vous avez fini, vous disposez à présent d'environ 30 secondes pour écrire sur votre feuille de papier les mots dont vous vous souvenez. Vérifiez ensuite en comparant avec la liste originale le nombre de mots que vous avez réussi à mémoriser. Si vous êtes comme la majorité des êtres humains, vous vous souvenez de 5 à 9 mots !

Mais au lieu de percevoir cette loi comme une limitation de la capacité de mémorisation, le "nombre magique" de Miller peut aussi être considéré comme une capacité d’appréhension. C'est à dire : ce que nous sommes capables d’appréhender de manière simultanée.

Sous un certain angle, la loi de Miller recoupe une autre loi de la psychologie cognitive : la loi de Hick, selon laquelle le nombre de possibilités a une incidence directe sur le temps requis pour faire un choix.

Ce qu’il faut avant tout retenir de ces travaux, c’est que notre capacité d’attention à court terme est limitée et qu’il faut donc prendre en compte cette donnée dans la conception des outils numériques pour faciliter la bonne perception des informations.

La loi de Miller est régulièrement oubliée et les conséquences qui en découlent peuvent être critiques en termes d’arbitrage, d’organisation, de collaboration ou d’excellence opérationnelle.

Il est possible de surmonter les limites de la loi de Miller. Pour cela, il vaut mieux organiser l’information en des morceaux familiers afin de la mémoriser facilement, comme c’est le cas avec le numéro de téléphone par exemple. Ainsi la loi de Miller évoque la mémorisation de «chunks» ou « segments coupés ».

Un exemple tout simple : sur une page web, pensez à laisser des espaces vides entre les chiffres du numéro de téléphone ou de la carte bancaire, cela aide énormément l’internaute à la frappe et à la relecture. Organisez toujours vos éléments d’information en catégorie ne dépassant pas 9 blocs, mais préférez les blocs d’environ 5 morceaux.

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