Le calcul du prix de revient

Le calcul du prix de revient

Lorsque vous lancez votre activité, l’une des étapes les plus importantes est la fixation de vos tarifs. Vous devez en effet déterminer des prix justes et cohérents par rapport à votre offre, à vos clients mais aussi à vos charges. Le coût de revient permet de déterminer le niveau minimal de fixation du prix de vente du produit ou de la prestation de service de sorte que l’entreprise puisse rentrer dans ses frais. C’est parti pour les calculs !

La connaissance de votre coût de revient est quasiment indispensable pour que vous puissiez chiffrer correctement les devis que vous émettez à vos clients et prospects. En effet, le chiffre d’affaires budgété doit permettre de couvrir toutes vos dépenses à engager et de générer du bénéfice et, le cas échéant, cela doit vous permettre de refuser les marchés sur lesquels vous ne gagnerez rien.

Ensuite, être capable de déterminer son coût de revient peut vous permettre de travailler sur celui-ci pour chercher à le réduire au maximum.

Enfin n’oubliez pas, l’utilité du coût de revient est aussi importante pour les activités de service que pour celles de production. Par exemple, une société de gestion de paie doit savoir combien lui coûte la réalisation d’un bulletin de paie.

 

 

La formule

 

Partons d’une formule très simple de calcul de coût :

Prix de revient unitaire = Somme des charges directes et indirectes nécessaires au produit  / Quantité de produits

Exemple : Si pour produire 10 000 mêmes chemises les charges directes se montent à 20 000 euros et les charges indirectes à 30 000 euros, le coût de revient sera de : 

(20 000 € + 30 000 €) / 10 000 = 5 €

 

Les charges directes

Les charges directes sont celles qui proviennent du processus de fabrication du produit ou de la prestation du service. Les charges peuvent être désignées comme directes lorsqu’elles sont susceptibles d'être affectées « sans ambiguïté » non seulement à un produit, mais à une commande, ou une famille de produits, à une activité particulière.

Il s’agit des :

- charges d’approvisionnement : exemples matières premières, fournitures, marchandises diverses,

- charges de production proprement dites : exemples charges de personnel affecté à la production du produit ou à la réalisation du service, frais de consommation d’énergie liés au fonctionnement des machines, amortissement du matériel de production etc.

 

Les charges indirectes

Les charges indirectes ne se rapportent pas au processus de production ou de réalisation du service, mais participent au fonctionnement de l’entreprise. Il s’agit des frais généraux tels que :

  • loyer,
  • l’entretien,
  • frais administratifs,
  • abonnements internet et téléphoniques,
  • frais d’assurance,
  • frais postaux,
  • frais de publicité,
  • frais de distribution,
  • dépenses fiscales,
  • etc.

La vraie difficulté du calcul se trouve dans cette prise en compte des frais indirects : attention aux oublis ou aux mauvaises affectations.

  • Si l’on revend des produits que l’on a achetés sans transformation : le prix de revient est donc égal au prix d’achat + frais d’approvisionnement + pourcentage d’affectation des frais indirects. Pour faire simple, les frais indirects peuvent être répartis en fonction du chiffre d’affaires.
  • Si l’on est fabricant de produits diversifiés, le calcul de l’affectation des frais de structure est particulièrement compliqué.

En effet, si vous produisez différents produits ou services alors la notion d’unité d’œuvre est extrêmement importante pour calculer les charges indirectes liées à la production d’un produit ou à la réalisation d’un service. L'idée est de déterminer une unité de mesure appelée unité d'œuvre, pour ensuite déterminer la quote-part imputable à chaque produit.

Par exemple, vous produisez un produit A et un produit B. La production du produit B prend 2 fois plus du temps que le produit A. Vous choisissez le temps standard de production comme unité d’œuvre. Alors l’amortissement de l’outil de production est réparti à 2/3 pour le produit B et 1/3 pour le produit A.

 

Exemple : prix de revient de bijoux artisanaux

Une créatrice de bijoux artisanaux veut calculer ses prix de revient.

Concernant son 1er modèle classique, elle liste les charges directes pour 100 colliers :

  • Support : 20 €
  • Perles : 200 €
  • Main d’œuvre : 90 €
  • Electricité de l’atelier : 10 €

Total : 3,20 € pour 1 collier

Pour un modèle un peu plus élaboré : elle liste les charges directes pour 100 colliers :

  • Support : 20 €
  • Perles : 250 €
  • Main d’œuvre : 100 €
  • Electricité de l’atelier : 10 €

Total : 3,80 € pour 1 collier

Notre créatrice fabrique environ 1000 colliers par an et en analysant ses factures administratives elle en déduit ses charges indirectes :

  • Loyer du local : 2000 €
  • Emballages : 1000 €
  • Publicité : 1000 €
  • Autres frais généraux : 1000 €

Total 5000 € de charges indirectes pour 1000 colliers.

 

Prenons la quantité de colliers fabriqués comme unité d’œuvre. Il nous faut donc ajouter 5 € au prix de revient.

Le coût de revient d’un collier « classique » se monte donc à 3,2 euros (coût direct) + 5 euros (coût indirect) = 8,2 euros.

Le coût de revient d’un collier « élaboré » se monte à 3,8 euros (coût direct) + 5 (coût indirect) = 8,8 euros.

 

En conclusion,

Évidemment, plus votre calcul du prix de revient est précis, moins vous aurez de charges non prévues à payer. En effet, si votre calcul est trop approximatif, vous risquez d’avoir de mauvaises surprises lorsque vous calculerez votre bénéfice à la fin du mois ou à la fin de l’année. Pire encore, un mauvais calcul du prix de revient peut mettre en danger la santé financière de votre entreprise. Si vous avez sous-estimé votre prix de vente et que les ventes de vos produits ou services ne couvrent pas vos dépenses, votre trésorerie sera pénalisée.

Une fois que votre coût de revient est déterminé, vous pouvez apprécier la rentabilité de vos activités. Cela peut notamment déboucher sur les décisions suivantes :

  • Recentrage de l’activité sur certains produits ou services,
  • Ou au contraire diversification pour proposer des produits ou services à rentabilité plus intéressante,
  • Recherche de nouveaux fournisseurs proposant des prix moins élevés,
  • Réduction de certaines catégories de charges pour améliorer le coût de revient,
  • Augmentation du prix de vente des produits ou des services…

 

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PERSONNES : @JeanPhiD @gregalexandre

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