L'anomalie ou le tour de force littéraire d'Hervé Le Tellier. Tout à la fois roman policier, roman psychologique, roman d'espionnage, essai de métaphysique, tous les personnages de cette foisonnante histoire à la construction impeccable vont se retrouver face à eux-même après un phénomène inexpliqué.
Dans L'anomalie, Hervé Le Tellier met en scène ses personnages dans une quatrième dimension, en 2021, à bord d'un avion secoué par des turbulences consécutives à un violent orage. Trois mois après cet incident, les passagers découvrent que durant l'orage, le temps (celui qui passe) a été saisi d'un léger hoquet. "A la première lecture nous avons été très enthousiasmés par le pitch", raconte Didier Decoin. "Puis en relisant le livre, on s'est aperçus que le style est également très fouillé."
10 mars 2021. Les 243 passagers d'un vol au départ de Paris, marqué par de violentes turbulences, atterrissent à New York. Parmi eux : Blake, tueur à gages ; Lucie et André, couple français au bord de la rupture ; Slimboy, chanteur nigérian homosexuel ; Joanna, avocate américaine ; ou encore Victor Miesel, écrivain sans succès, qui se donne la mort après avoir écrit en quelques jours un livre aussitôt propulsé en tête des ventes... Trois mois plus tard, contre toute logique, un avion en tous points identique, avec à son bord le même équipage et les mêmes passagers, surgit dans le ciel au-dessus de New York. S'ensuivra une crise politique, médiatique et scientifique sans précédent, au coeur de laquelle chacun de ces personnages ou presque se retrouvera face à une autre version de lui-même... Avec cette variation spirituelle et virtuose sur le thème du double, qui nous transporte des faubourgs de Lagos et de Mumbai à la Maison Blanche, Hervé Le Tellier signe son roman le plus ambitieux.
"Je trouve que vous avez résisté à deux choses", décortique le juré Eric-Emmanuel Schmitt. "D'abord vous avez résisté à une très très bonne idée car il n'y a rien de pire qu'une bonne idée pour écrire un roman. Vous avez su passer au-delà de l'idée pour arriver à une fin exceptionnelle et à faire en sorte que cette 'anomalie' soit révélatrice de chacun des personnages."
"Vous avez résisté à un deuxième danger qui est l'ironie", continue le dramaturge. "Il y en a constamment dans votre roman, par rapport aux religions et aux philosophies. Mais malgré tout s'affirme un amour des êtres, de la vie et même du questionnement."