La retraite progressive

La retraite progressive

La retraite progressive permet une transition douce entre la vie active et la retraite. Ce qui est surtout intéressant c’est qu’il est aujourd'hui possible d’en bénéficier à partir de 60 ans, alors que l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 62 ans.

 

 

En effet, à partir de 60 ans, dès lors que l’on justifie d’au moins 150 trimestres, il est possible de passer à temps partiel tout en percevant une partie de sa pension de retraite. L’assuré continue à cotiser et à valider des trimestres, qui seront pris en compte au moment de son arrêt total d’activité et de la liquidation définitive de sa retraite. Parfois même, avec l’accord de son employeur, l’assuré peut continuer à cotiser sur la base d’un temps plein pour améliorer ses droits futurs à la retraite.

Vous l’aurez compris, travailler moins, percevoir presque autant. C'est l'atout numéro 1 de la retraite progressive.

Par exemple, si votre nouveau temps de travail n'est plus que de 50% par rapport à celui que vous aviez jusqu'à présent, vous ne perdrez pas 50% de votre salaire du jour au lendemain, mais peut-être 20% ou 25% seulement (tout dépend en fait de votre statut et des salaires perçus au cours de votre vie professionnelle), ce qui change considérablement la perspective des choses !  

De nombreux salariés peuvent profiter de la retraite progressive. Cela comprend :

  • les salariés du secteur privé ;
  • les artisans et commerçants ;
  • les salariés et non-salariés du régime agricole ;
  • ceux exerçant des professions libérales (avec quelques exceptions comme les avocats, par exemple) ;
  • les agents non titulaires de l’État et des collectivités locales peuvent aussi demander une retraite progressive, sous certaines conditions.

Actuellement, les trois quarts des bénéficiaires sont des femmes. Au total, 23 000 travailleurs retraités relevaient de ce dispositif fin 2020.

 

1- Ne pas confondre retraite progressive et cumul emploi retraite

À la différence du cumul emploi retraite dans lequel les cotisations versées sont perdues, la retraite progressive permet d’obtenir de nouveaux droits et améliorera de fait, lors de votre cessation d’activité définitive, le montant de votre future pension de retraite, qui sera recalculée.

 

2- Les conditions pour la retraite progressive ?

Accessible deux ans avant l’âge minimum de la retraite et avec 150 trimestres, le dispositif de la retraite progressive n’est pas limité dans le temps. On peut choisir d’y entrer à 60 ans et demi comme à 61 ans ou après, et pas forcément à 60 ans tout rond, et y rester jusqu’à 72 ans. On peut aussi démarrer en passant la première année d’un temps plein à un 80 %. Puis l’année suivante opter, avec l’accord de son employeur, pour un 60 %.

Depuis du 1er janvier 2018, il est possible de prendre une retraite progressive en cumulant plusieurs activités à temps partiel à condition que la durée totale de travail reste comprise entre 40 et 80 % d’un temps plein.

Cette mesure concerne particulièrement les aides à domicile qui travaillent pour plusieurs particuliers employeurs et les assistantes maternelles qui ont conclu un contrat d’accueil avec plusieurs parents.

 

3- Pour quel montant de retraite ?

Le décret du 16 décembre 2014 prévoit que la fraction de pension versée soit calculée réellement en fonction du temps de travail effectif. Par exemple: un salarié qui travaille à 65% d’un temps complet, percevra 35% de sa retraite.

Le passage en retraite progressive peut présenter quelques inconvénients en termes de trésorerie. En passant à 60 %, un salarié peut espérer gagner 85 % de son ancien salaire net. S’il opte pour un 80 %, il gagnera environ 92 % de son ancien salaire. Pour compenser le manque à gagner, il est possible de demander à son employeur de payer par avance, et de façon étalée dans le temps, l’indemnité de départ en retraite. Ce qui ne pose généralement pas de problème dans la mesure où l’employeur l’a d’ores et déjà provisionné dans ses comptes.

 

4- Les freins au dispositif de retraite progressive

La réticence des employeurs à accorder des temps partiels en fin de carrière n'est pas rare. Rien ne peut contraindre en effet un chef d’entreprise à accepter un tel aménagement (sauf accord collectif le prévoyant). C’est l’un des points faibles du dispositif.

Accepter un passage en retraite progressive peut cependant permettre à l’employeur d’éviter une rupture conventionnelle ou un licenciement qui sont très coûteux et se retrouver pratiquement, du jour au lendemain, avec un salarié dont le coût est réduit d’un tiers, voire divisé par deux. Cela peut être un bon moyen pour commencer à embaucher des plus jeunes, souvent moins bien payés, et engager la transition plus rapidement

 

5- 1er avantage : la retraite progressive complète le salaire d’une personne qui est déjà à temps partiel

La retraite progressive peut permettre à un salarié qui travaille déjà à temps partiel de pouvoir cumuler, dès lors qu’il en remplit les conditions, son salaire avec une fraction de sa retraite, améliorant ainsi sensiblement ses revenus.

Par exemple: Emeline est née en 1961, travaille comme caissière à mi-temps. En 2021, à 60 ans, elle a validé 152 trimestres soit assez pour bénéficier d’une retraite progressive. Elle peut ainsi percevoir une fraction de sa retraite (base et complémentaire) en plus de son salaire habituel. Par son travail, elle continue à valider des trimestres pour sa retraite complète. Une fois qu’elle aura atteint 168 trimestres, elle pourra si elle le souhaite, arrêter son activité et faire liquider sa retraite à taux plein, sans abattement.

 

6- 2nd avantage : obtenir une surcote pour des personnes qui souhaitent continuer à travailler de façon allégée

La retraite progressive peut permettre de profiter d’une surcote en continuant de travailler de manière "allégée" au-delà de l’âge légal de la retraite et du nombre de trimestres requis pour le taux plein.

Par exemple: Paul est né en 1961. Il pourrait partir à la retraite à 62 ans puisqu’il aura à cet âge les 168 trimestres nécessaires pour obtenir une pension à taux plein. Mais il aimerait bien améliorer sa future retraite grâce à une surcote, en prolongeant son activité. Pour alléger sa charge de travail, il a préféré négocier avec son employeur, dès ses 60 ans un mi-temps, et demander sa retraite progressive.

S’il reste en retraite progressive au-delà de 62 ans, les trimestres engrangés au-delà de 168 lui permettront de bénéficier d’une surcote lors de la liquidation définitive de sa retraite. Pour chaque trimestre civil supplémentaire accompli, la majoration de sa retraite de base sera égale à 1,25%. S’il continue de travailler en retraite progressive, à mi-temps, jusqu’à 65 ans (soit 3 ans de plus et donc 12 trimestres), la surcote sera de 15%. Non négligeable !

 

7- Autres divers avantages

Passer à temps partiel ne réduit pas, dans les mêmes proportions, les avantages accordés aux salariés dans l’entreprise. Exemples : la complémentaire santé, les prestations du comité d’entreprise etc…

Pensez aussi à la diminution de l'impôt sur le revenu.

 

Le Saviez-Vous ?

La retraite progressive va s'ouvrir aux salariés en forfait jours.

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