Le piège de Thucydide

Le piège de Thucydide

Le piège de Thucydide est une notion qui concerne les relations internationales. Il s'agit de la situation dans laquelle une puissance dominante entre en guerre avec une puissance émergente.

 

 

Remontons le temps à cinq siècles avant Jésus-Christ. Athènes se développe et Sparte prend peur. Ceci conduit à la guerre du Péloponnèse (de 431 à 404 avant JC), étudiée par l’homme politique grec Thucydide. Sparte y disparaît. Cette "plus grande catastrophe de la civilisation grecque" est le résultat d’un engrenage entre rattrapage chez l’un et peur chez l’autre, plus les liens d’assistance noués par chacun.

  • Rattrapage d’abord : l’un devient plus fort, et le montre – et continue. La peur augmente alors chez l’autre.
  • Liens d’assistance ensuite : Corfou attaque Corinthe, ce qui force Sparte à la défendre, donc Athènes à soutenir son allié, Corfou. C’est toujours pareil : chaque puissance moyenne s’inquiète et cherche protection, soit auprès de la puissance établie, soit de celle qui monte. Le monde grec se divise, jusqu’à s’embraser.

 

Et ça continue depuis ! Pour l’historien américain Graham Allison, dans 11 des 15 cas qu’il a étudiés au cours des cinq derniers siècles, la guerre survient, dont les deux guerres mondiales. Allison déduit une grille d’analyse pour comprendre aujourd’hui l’avenir des relations entre Chine et États-Unis.

Allison y prodigue des conseils de modération à Pékin, tout en avisant Washington de ne pas confondre ses intérêts vitaux et ceux de ses alliés asiatiques. S’extraire du piège consisterait à ne pas multiplier sans nécessité les lignes rouges, les culs-de-sac décisionnels dont on ne voit plus à terme comment sortir sans perdre la face, sauf par la guerre. Autrement dit, pour échapper au piège de Thucydide, Washington doit maintenir une attitude ferme vis-à-vis la Chine, éviter les confrontations inutiles, encourager l’esprit de coopération et surtout comprendre les intérêts nationaux de cette dernière comme puissance émergente. Les deux pays ont trop à perdre dans une confrontation. Comme puissance établie, la balle est d’abord dans le camp américain.

Selon les spécialistes, 4 grandes conditions sont nécessaires et suffisantes pour éviter le piège de Thucydide

  1. La première consiste, pour les deux grandes puissances, à passer du statut d’ennemis à celui de rivaux. En d’autres mots, adopter une main de fer certes mais dans un gant de velours,
  2. Abaisser les tensions entre les États-Unis et la Chine passe aussi par la sortie de l’isolationnisme américain,
  3. Le renforcement de l’axe transatlantique constitue la troisième condition pour éviter le piège,
  4. La quatrième et dernière condition concerne les pays émergents. Le président Biden devra se rapprocher de ces économies de plus en plus présentes sur la scène mondiale comme l’Inde ou l’Afrique du Sud. Il devra développer avec elles une vision à moyen et à long terme. Ces nouveaux acteurs s’organisent comme un bloc, ils parlent d’une voix de plus en plus forte et de plus en plus cohérente.

Ceci n’est qu’un exemple. Je pourrais aussi vous parler du Maroc et de l’Algérie dans le piège de Thucydide …

En conclusion, et si vous regardiez les relations concurrentielles de votre entreprise sous l’œil de Thucydide ? Ce modèle peut tout à fait être transposé aux relations entre entreprises.

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PERSONNES : @Sophie_Lagoutte @pierrehaski @MauditMaurice

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