Le 53ème Parc naturel régional (PNR) de France a officiellement vu le jour le 24 mai 2018. Il s’agit du Parc de l’Aubrac ! Situé au sud du Massif Central, ce parc est créé sur le territoire de 64 communes à cheval sur les départements de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère et accueille quelque 36 000 habitants. De petite superficie, 40 km sur 20 km, il est limité au nord par les gorges de la Truyère et au sud par la vallée du Lot. D’une altitude moyenne de 1000 mètres, l’Aubrac culmine à 1469 mètres au signal de Mailhebiau et 1440 mètres aux Trucs d’Aubrac. Forêts et immenses pâturages se partagent l’espace. Ce territoire, dont 26% sont constitués d’espaces protégés, compte cinq biens inscrits au patrimoine mondial de l’humanité, ainsi que 2250 km de cours d’eau et de sentiers de randonnée. Les premiers habitants ont coupé une grande partie de la forêt pour créer des pâturages utilisés par les vaches l'été, donnant ainsi à l’Aubrac son paysage d'aujourd'hui qui rappelle l’Irlande, l’Ecosse ou parfois même l’Islande ; des collines à perte de vue, et c’est tout.
Mais globalement, l’Aubrac est un territoire enclavé, qui a du mal à attirer de jeunes éleveurs et où la population vieillit. Le projet de PNR table ainsi sur :
- la mise en valeur du patrimoine agropastoral exceptionnel (burons, drailles, églises, monastères, croix, chemin de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, chemins de transhumance),
- des savoir-faire agricoles (race bovine Aubrac, tome fraîche), artisanaux (couteaux de Laguiole, travail de la pierre, du bois, du cuir), culinaires (aligot, chou farci, truffade, fouace) remarquables,
- la biodiversité : une diversité paysagère, floristique et faunistique préservée mais fragile.
pour développer cette région rurale et attirer de nouveaux habitants.
Le Parc naturel régional de l’Aubrac a pour maxime « La tradition sans modernité est stérile, la modernité sans tradition est aveugle » et pour emblème la vache de race Aubrac qui figure sur le logo avec un buron et son sorbier des oiseleurs.
Sa vache vedette
Bienvenue en Aubrac, territoire des vaches éponymes, reconnaissables à leur pelage froment, leurs yeux khôlés, des cornes en forme de lyre, quatre solides aplombs… Chez cette race rustique, les veaux tètent leur mère jusqu'à neuf mois.
Proche de la Salers, l'Aubrac aurait pu disparaître, au même titre que sa cousine la Mézine en Ardèche et en Haute Loire. L'élevage de cette race identitaire diminue dans les années 70, notamment à cause de la mécanisation et de l'abandon de la traction animale. Le territoire, centré sur l'agriculture, connaît alors un déclin de son activité économique.
Mais une poignée d'éleveurs, dont André Valadier, réussissent à sauver in extremis l'Aubrac. L'agriculteur et élu local est une figure incontournable : il s'est battu pendant de nombreuses années pour valoriser les richesses du territoire. C'est ainsi qu'est créée l'association l'Union Aubrac, qui vise à développer la filière bouchère de cette race rustique, en 1979.
La race robuste des plateaux a peu à peu conquis les régions françaises et l'étranger. Elle s'exporte depuis 20 ans en Allemagne, en Irlande, dans les pays baltes et même jusqu'en Sibérie où elle s'acclimate parfaitement.
En 2000, la viande de Bœuf Fermier Aubrac reçoit le Label rouge et devient très prisée des restaurateurs pour son goût tendre et persillé.
En mars, les bovins sont à l'honneur avec le festival des bœufs de Pâques. Près de deux cents animaux représentent le Label Aubrac et la Fleur d'Aubrac (IGP), croisement d'une mère Aubrac et d'un Charolais.
La filière viande avec notamment les vaches de race Aubrac est reconnue comme production de qualité avec des signes officiels de qualité (IGP fleur d’Aubrac ou Bœuf Fermier Aubrac).
Ses fromages
La vache Aubrac donne son lait pour le fromage Laguiole AOC. La coopérative Jeune Montagne est fondée en 1960. L'objectif ? Relancer la production de Laguiole (prononcé « layiole »), fromage de montagne à pâte pressé non cuite. L'attribution de l'AOC en 1961 puis de l'AOP en 1999 consacre ce produit du terroir et lui confère une renommée nationale.
La transhumance
Tous les ans, le dimanche le plus proche du 25 mai, les éleveurs parent leurs vaches de colliers et couronnes de fleur et les conduisent des étables aux haut-pâturage. Une journée à ne pas manquer !
D’abord réalisée par nécessité économique, la transhumance sur l'Aubrac était autrefois réservée aux éleveurs de brebis. Cette fête oubliée pendant des décennies renaîtra sur le Col de Bonnecombe grâce à l’association Aubrac Sud Lozère en 1993, pour devenir la transhumance de la belle Aubrac. Elle est maintenant un évènement incontournable, et symbole de l’attachement des habitants du plateau à leurs coutumes.
Ainsi, petits et grands, locaux et visiteurs curieux se mélangent une fois l’an pour assister à cette grande fête traditionnelle. Les éleveurs présentent leurs plus belles vaches et l’on assiste à des démonstrations de danses folkloriques et des concerts en occitan en dégustant un bon aligot.
Les burons
La vie était rude sur l'Aubrac : lors de la période d’estive il fallait supporter l’isolement, la chaleur harassante de la journée mais aussi les orages brusques et violents en été. Un peu partout sur le plateau on trouve les burons : petites maisons de pierres semi-enterrée en toit de loze. Ces habitations étaient et sont parfois encore utilisées pour abriter la production de fromage pendant la saison estivale.
Aujourd’hui, quelques-uns de ces burons ont été reconvertis en restaurant voir même en chambres d’hôtes, comme au Buron du Cap Combattut, en face du Lac Saint Andeol. Dîner dans un buron, c’est l’occasion de découvrir la gastronomie locale en dégustant un véritable aligot saucisse.
L’aligot
Dans les années 60, André Valadier est parvenu à réunir l’énergie des producteurs de lait de son pays pour perpétuer une tradition qui risquait de se perdre : la production du fromage de Laguiole et, concomitamment, celle de l’aligot de l’Aubrac. Si vous ne connaissez pas l’aligot, il faut réparer cela tout de suite ! Il s’agit d’une préparation à base de pomme de terre, de tome fraîche, de crème et d’ail. Un peu comme une purée mais en bien plus onctueux et plus fondant. L’aligot bien préparé file d’une manière impressionnante, et n’est pas très facile à servir.
Sa botanique
Le jardin botanique de l'Aubrac présente la flore sauvage du massif de l'Aubrac. Les plantes, toutes étiquetées, sont montrées dans leurs différents milieux de vie reconstitués. Le Jardin permet de découvrir les plantes de tourbière et zones humides (plantes carnivores, reliques glaciaires), de pâturages, de rocaille, de lisière et sous-bois, une culture expérimentale de Thé d'Aubrac ainsi qu'un talus géologique. Cet ensemble est conçu comme un outil d'ouverture à la connaissance de la nature et des multiples interactions entre flore, géologie, histoire et économie actuelle ou passée.
Au jardin botanique de l'Aubrac, vous apprendrez à reconnaître le thé d’Aubrac, la drosera, la ligulaire de Sibérie, et la gentiane dont on fait un apéritif.
En réalité, le thé de l’Aubrac, n’est pas du thé à proprement parler : il s’agit d’une plante rustique nommée Calament dont le goût se rapproche plus des infusions de type camomille que du thé à proprement parler. D’ailleurs comme la camomille, c’est une plante qui aide à mieux dormir. La Grange au thé décline le thé de l’Aubrac sous différents produits allant de l’infusion aux cosmétiques.
Les pelouses et pâturages présentent une grande biodiversité du fait de sols et de climats très variés. La forêt de l’Aubrac est dominée par les hêtres, alors qu'on trouvera plutôt des chênes et des châtaigniers dans les vallées voisines. On rencontre aussi des tourbières avec une végétation très particulière.
A partir du mois de mai, l’herbe luxueuse des estives de l’Aubrac accueille une explosion de narcisses, jonquilles, tulipes et bien d’autres fleurs. 1000 espèces sont recensées dans les pelouses d’Aubrac : une richesse unique en Europe ! Sébastien Bras, aux commandes de son restaurant gastronomique à Laguiole classé 3 étoiles, y puise matière à des recettes inoubliables.
Ses couteaux
Symbole de l’Aveyron, le couteau de Laguiole est mondialement connu. L’activité coutelière est une réalité vivante et dynamique comme le démontrent les nombreux ateliers et boutiques dans le village. D’ailleurs Laguiole revendique l’authenticité et le savoir-faire autour de cet objet d’art.
Un paysage particulier exceptionnel pour les randonnées
Au printemps et en été, avec plus de 600 Km de sentiers balisés et 3 circuits de Grandes Randonnées, l’Aubrac est le paradis des marcheurs, VTTistes et cavaliers.
Dormir dans un buron, assister à la traite des vaches, partir pour une matinée de cani-randonnée, déjeuner autour d’un bon aligot… de quoi donner envie aux touristes des grandes villes, mais aussi aux voisins prêts à découvrir les paysages de l’Aubrac.
En vérité, l’Aubrac, ce n’est pas que des collines, on trouve aussi de beaux lacs comme le Lac de Saint Andéol et des villages de caractères, comme Nasbinals. Ainsi, l’Aubrac est le paradis des randonneurs : le plateau est d’ailleurs traversé par le Tour des Monts d’Aubrac, le Chemin de Compostelle ou encore par le Chemin de Saint Guilhem le Désert.
Près de Nasbinals, marquez un petit arrêt à la Cascade du Déroc (que l’on ne voit pas depuis la route). Il faut marcher une bonne centaine de mètres pour arriver à la cascade.
Pour découvrir l’Aubrac :
- carte touristique de l'Aubrac et circuit touristique en voiture à demander au Bureau de tourisme de Chaudes-Aigues
- villages à visiter : Saint-Urcize, Petite cité de caractère, Aubrac et la Maison de l'Aubrac
- l'Espace Naturel Sensible du Puy de la Tuile et son panorama à 360°
- la cascade du Déroc et la route des Lacs
- la cité thermale de Chaudes-Aigues où les eaux chaudes jaillissent à 82 °C,
- les Gorges du Bès
- le bourg de Laguiole, son taureau, ses couteaux, sa coopérative fromagère Jeune Montagne
- les nombreux sentiers de randonnées. Pour les marcheurs le Chemin de St-Jacques de Compostelle ou l'itinéraire sur plusieurs jours "Aubrac au coeur"
- les activités de pleine nature "Aubrac 4 saisons"
Ses stations de ski
L'hiver arrive ? vous le ski nordique, la luge, les raquettes ou encore les balades en traîneau à chiens ou à cheval, dans les stations de ski de Laguiole et de Brameloup.
Sa station thermale
Le Centre Thermal de la Chaldette offre une vraie bulle de bien être avec sa piscine, son jacuzzi, son sauna et son hammam. L’eau qui alimente la station thermale jaillit naturellement à 35°C. C’est une eau très pure, riche en minéraux, et dotés de nombreuses qualités notamment pour les soins ORL proposés en cures thermales.
Les chemins de St Jacques de Compostelle
Malgré sa taille et son emplacement au milieu du plateau de l’Aubrac, le village de Nasbinals est assez animé en saison, car celui-ci est une étape de la Via Podensis du Chemin de Saint Jacques de Compostelle (la voie qui part du Puy en Velay et passe par Conques). Le village de Nasbinals construit autour de son église de style roman auvergnat mérite le détour. C’est aussi dans ce village, que vous trouverez (notamment grâce au Chemin de Compostelle) le plus grand choix d’hébergement du coin.
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